
LES PAPIERS
Le premier moulin à papier d'Europe est créé à Fabriano près d'Ancône, Italie, un haut lieu de cette industrie encore de nos jours. Puis naissent des moulins espagnols, français et italiens autour de 1300.
L'invention a pu être selon les uns amenée en Europe par Marco Polo (mais la date du retour du grand voyageur, en principe 1295, semble a priori incompatible avec celles qui sont avancées pour la création du moulin de Fabriano). Selon les autres elle fut prise à des artisans chinois du Turkestan par les conquérants de Samarkand en 751 et convoyées en Europe au fil d'un très long parcours dans le monde musulman (passant notamment par l'Espagne).
Quoiqu'il en soit, il semblerait que les papetiers chinois auraient bien gardé le secret la fabrication du papier durant plusieurs siècles. Une pratique du secret commercial qui ne serait pas isolée : on peut citer en Chine la soie ou en Europe le rouge d'Andrinople pour prendre des exemples célèbres. Ceci pourrait expliquer pourquoi le voyage du papier de la Chine à l'Ouest du continent aurait duré rien moins que onze ou douze siècles.
Le papier le plus "classique" en Occident est au départ une pâte à base de chiffon soit le plus souvent du coton, ou plus rarement du lin, mêlée de colle et mariné dans l'eau. Le papier recyclé d'aujourd'hui se produit de la même manière (on substitue du vieux papier au chiffon).
Le papier non acide est un papier qui possède un pH neutre ou basique (7 ou légèrement supérieur). Cette propriété permet une conservation des documents pour de longues périodes.
Pour obtenir un grain, on applique la "pâte à papier" sur une forme, composée d'une trame métallique normalement adjointe de phosphore, afin d'éviter toute oxydation intempestive. La forme d'un papier, fruit de longues recherches, est une oeuvre de grande valeur car elle définit le grain en fonction de besoins artistiques.
Le grammage est totalement indépendant du grain : c'est le poids d'une feuille d'un mètre carré. L'épaisseur peut avoir un lien avec le grammage, mais aussi avec la densité, généralement d'autant plus grande que la pâte est chargée de colles ou comprimée (cartons).
Conseil : faire toujours un essai avant de calligraphier sur un papier, cela évite bien des surprises !
Les Différents papiers :
Papier Ingres
L'ingres  est un papier qui tient à la lumière. C'est un papier collé  qui n'absorbe que  lentement l'humidité. C'est un des papiers les plus  chers, sa qualité peu  cependant varier : le degré de résistance à la  lumière est particulièrement  important. On peut vérifier sa qualité en  exposant des bandes au soleil pendant  un mois. Comme marque, on peut  retenir : Fabriano, Canson, Arches, Hahnemuhle,  Schut...
Il convient à tous les matériaux de dessin. Et se prête bien à la calligraphie  si on ne charge pas trop sa plume en encre.
Papier  chiffon
Un  des plus vieux type connu ! Il est fabriqué avec des chiffons  nettoyés. A  l'heure actuelle, c'est un type de papier très cher. Bien  que le papier pur  chiffon soit l'un des meilleurs, on peut encore en  acheter mais à 60% de  chiffon (un minimum de 15% étant  obligatoire  pour ce papier).
il convient à tous les matériaux de dessin 
                           papier chiffon
   papier chiffon
Papier dit ‘peau d’éléphant’
C’est un papier lisse, marbré, et sans grain  imitant le parchemin,  qui convient bien pour la calligraphie à la plume et au  calame. Il  existe en plusieurs couleurs et en différents formats. 
 
                                                 
                
peau couleur ivoire                           peau couleur chamois
Papier  aquarelle
Papier  spécialement fabriqué pour la peinture à l'aquarelle, les  bonnes variétés ne  contiennent pas de bois. Les feuilles subissent un  pressage spécial qui donne au  papier sa texture superficielle. Ce  pressage peut être fin, grenu, ou très  grenu. 
Fortement encollé il peut servir de support pour presque tous les  matériaux à  dessin et de peinture. Il existe en différents grammage.  Cependant, la variété  très grenu ne convient pas pour la plume et  l'encre.
         papier aquarelle
  papier aquarelle
Les  vélins
Il  s'agit en principe de peau de veau mort-né traitée et utilisée  comme support de  l'écriture et du dessin. Le vélin d'origine était  réputé pour sa finesse. On  remarque que les vélins actuels - d'une tout  autre composition - sont nettement  plus épais. Ils sont employés en  dessin et en gravure.
Papier  C à grain
D’un  prix abordable, le papier ‘C à grain’, blanc ou de couleur  convient bien pour  la calligraphie et à tous les matériaux de dessin..
Papier  pour crayons-feutres
Ce  papier est spécialement fabriqué pour être utilisé avec les  crayons-feutres.  L'encre ne bave pas ni ne pénètre dans le papier.   Le  papier « layout » est destiné aux  feutres. Il est pourvu d'une  "barrière chimique" empêchant l'encre de  traverser l'épaisseur de la  feuille. Il est un peu transparent, ce qui  permet de décalquer, mais assez  imparfaitement sans table lumineuse.
Papier  Bristol
Egalement  connu sous le nom de "carte d'ivoire", c'est un papier  solide, lisse,  semblable à du carton qui se compose de plusieurs  couches. C'est un papier  fortement blanchi. Il existe en plusieurs  épaisseurs. Il convient bien pour les  encres et les bâtons gras.
Les papiers orientaux :
Parmi les types de papier orientaux on  trouve le papier de riz, le  papier de bambou et le papier de mûrier. C'est  surtout le papier de riz  qu'on exporte en Occident. Il est fait notamment de  paille de riz. Il a  un côté lisse et un côté grenu, mais on utilise  généralement le côté  lisse pour le dessin.
C'est un papier fragile et tendre utilisé pour faire de la calligraphie ou des  dessins au pinceau.
Papier lokta
Tout le savoir-faire des artisans de l’Himalaya s’exprime dans le papier Lokta. Leur texture semblable au cuir offre une grande polyvalence : vous pourrez vous adonner aux impressions manuelles, aux dessins au crayon, au pastel sec et à l’huile, à la calligraphie, à la gouache et réaliser des passe-partout, des reliures et des collages avec beaucoup d’aisance et surtout de plaisir.
           papier lokta
 papier lokta
Le papier sulfurisé
Trempé dans l'acide sulfurique (traitement  imperméabilisant), il est  surtout, de nos jours, destiné à un usage  alimentaire. Cependant, sa  très faible porosité permet d'autres emplois  comme les palettes en  Papier
       papier sulfurisé
 papier sulfurisé
Les formats des papiers (liste non exhautive)
le "A4+" (à distinguer du DIN A4), format très  répandu 24x32 cm 
le quart raisin 25x32,5 
le raisin 50x65 
le format italien, quart de grand univers 50x70 
le demi grand aigle 52,5x75 
le Jésus 56x76 ou bien 55x75, "surface utile" pour  les papiers à bords irréguliers 
la double coquille 56x88 
le grand soleil 60x80 
le petit aigle 60x94 
le colombier ou double raisin 65x100 
le demi grand univers ou double format italien 70x100 
le grand aigle 75x105 
le double Jésus 76x112 ou bien 75x110, "surface  utile" pour les papiers à bords irréguliers 
le grand monde ou double grand soleil 80x120 
le grand univers 100x140